André Achiary

Né le 10 juillet 1909 à Tarbes, André Achiary, personnage bien connu de la résistance française, n'a pas été membre de l'organisation secrète. Il fait toutefois partie du panthéon des nostalgiques de l'Algerie Française comme un des précurseurs des groupes "contre terroristes" qui furent le terreau de l'OAS.

Ancien sous-préfet de Guelma, il y mena une répression sanglante le 10 mai 1945 apres les meurtres d’Européens perpétrés l’avant-veille par les Arabes a Sétif. Premier fait de "résistance" aux velléités indépendantistes dans l'imaginaire des nostalgeriques.

Devenu inspecteur général du Rassemblement du peuple francais (RPF) a partir de 1947, il est un fervent militant du général de Gaulle avec Jacques Soustelle. A l'arrivée de ce dernier comme ministre resident, Achiary intégré le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE).

André Achiary fonde alors un groupement, Organisation de résistance de l’Afrique francaise (ORAF) avec le docteur René Kovacs, médecin d’origine hongroise. Construite sur l’éperon de la Bouzaréah dominant la baie d’Alger, la villa de ce dernier est également un haut lieu de l'activisme. L'ORAF outre ses menées "contre terroristes" sera un outil visant au retour de De Gaulle au pouvoir. A sa dissolution la quasi intégralité de ses membres rejoignirent le Front National Français de Joseph Ortiz.

Lié dès 1955 aux partisans de l'Algérie française, dont Mario Faivre, qui fut mêlé avec lui à l'exécution de Darlan, et Jean-Baptiste Biaggi, il compte parmi les organisateurs de la manifestation contre la conférence d'Albert Camus sur la trêve civile, et plus encore de la mise en scène des adieux de Jacques Soustelle et de la « journée des tomates » qui fait reculer le président du Conseil français, le socialiste Guy Mollet, à Alger le 6 février 1956.

Avec des membres de l’Union française nord-africaine, créée par Robert Martel, il est soupçonné d'avoir monté l'Attentat de la rue de Thèbes dans la Casbah d’Alger, le 10 août 1956, qui fait 73 victimes et marque un tournant tragique dans la guerre d’Algérie, levant les derniers scrupules -s'il en avait- de Larbi Ben M'Hidi, qui décide de porter la résistance algérienne au cœur de la ville européenne d'Alger, marquant ainsi le prélude de la « bataille d’Alger ». Achiary ne fut jamais mis en cause officiellement pour ces faits. Les responsables de cet attentat ayant René Kovacs, Michel Fechoz et Philippe Castille.

Expulsé par le ministre-résident Robert Lacoste suite aux manifestations de Février 1956 lors de la venue de Guy Mollet, son activité n'a plus rien de notable. Il se retire chez sa fille, mariée à un footballeur du Real Madrid Et décédera à Madrid en novembre 1983 d'un cancer de la gorge.