François Andugar

Né en 1937
Membre de l'OAS à Alger.
«Dans mon commando, nous avons d'abord effectué un travail de renseignement. Nous avons poursuivi les dirigeants du FLN et leurs collaborateurs. Nous n'avons pas attaqué aveuglément comme eux. Quand nous avions une cible devant nous, nous tirions quatre coups de feu. Parfois, nous lancions des grenades dans les jeeps des soldats français qui informaient les Algériens sur le référendum d'autodétermination. Je me souviens de l'attaque de la mairie d'Alger ; nous avons démoli trois étages. Personne n'a été tué ; c'était de nuit.» décrit Andugar.

Le 12 avril 1962, rue Eugène Robe dans le quartier de Nelson (Bab El Oued),
Francois Andugar était en protection ďune ponctuelle pour éliminer un ennemi classé membre du FLN sur renseignements. Pendant I'exécution de l'gent du FLN, une balle a malencontreusement ricoché et a atteint
Francois Andugar au coeur se fixant sur son ventricule gauche.

Transféré clandestinement à hôpital de Mustapha dans le service cardio-vasculaire par ses complices. Le 18 mai le docteur Jean Houėl de la faculté cardio-vasculaire de lhopital réalise L'exploit. Une des premières mondiale à l'époque (une ventriculotomie gauche). Pour
sauver Andugar et tenter l'opération il fallut plus de cinquante donneurs volontaires de sang. Les principaux donneurs venant de chez Peugeot et d Air France de EGA.

Le secret étant bien gardé, Francois Andugar parti d'Alger clandestinement sur le
paquebot Président Gazalet grace à la complicité de Monsieur Valls René
à l'époque Directeur de la Compagnie Mixte.

Débarqué à Port-Vendre il passa la frontière espagnole par la montagne au Perthus avec tout le commando.

«Le gouvernement français avait envoyé nos dossiers en Espagne, pensant que nous allions nous y réfugier. Le commissaire savait donc qui nous étions vraiment », a déclaré François Andugar.

Ensuite pris en main et soigné à l'hôpital d'Alicante grace aux connaissances du docteur Jean-Claude Perez.

Dès le début, les autorités espagnoles ont clairement fait savoir aux membres de l’Organisation armée secrète (OAS, un groupe d’extrême droite opposé à la décolonisation de l’Algérie) qu’ils ne pouvaient pas commettre de crimes sur le sol espagnol ; Sinon, tout était facile et convivial. « Notre idéologie était proche de celle de Franco, c'est clair. Le communisme était un ennemi commun. Les partisans de Franco nous aimaient bien : nous avions combattu les Maures pour préserver l'Algérie française, mais de Gaulle nous a trahis et lui a donné l'indépendance, ainsi que le pétrole et le gaz », explique Andugar.

Il restera à Alicante.

« Nous, les membres de l'OAS, devions nous présenter tous les jours au commissariat d'El Campello. Ils nous surveillaient pour s'assurer que nous ne faisions rien de mal. Nous devions les prévenir si nous quittions Alicante. Ils nous ont donné un sauf-conduit », explique le Français, qui ne se souvient pas si la police lui a donné l'autorisation de quitter la ville en novembre 1962, cinq mois après son arrivée à Alicante. Lui et 40 autres compagnons se sont rendus dans la ville de Vallfogona de Riucorb, à Tarragone, près de la région d'Urgell, à Lleida. La province de Lérida était alors le fief d'un important cadre phalangiste, Miguel Gómez Benet, lieutenant de la Garde franquiste lié au trafic d'armes pour le compte de l'OEA. « Nous sommes allés à la forêt thermale de Vallfogona pour nous entraîner. Nous avons fait semblant d'être des athlètes. La station thermale était déserte, il n'y avait personne. Leur forêt privée était l'endroit idéal. Je ne sais pas si c'était organisé par Gómez Benet, que je ne connais pas. En réalité, la Garde civile patrouillait fréquemment, mais elle ne nous a jamais importunés », raconte Andugar.

L'objectif de cet entraînement était de tuer Charles de Gaulle. « Telle était la mission de l'OAS : assassiner le traître de Gaulle. Lors de la formation, suivie par des officiers en poste à Madrid et ailleurs en Espagne, on nous apprenait à braquer des banques. Nous avions besoin d'argent pour la cause, pour les infrastructures, pour les armes… »
D'après Andugar, lui et ses compagnons ont passé deux semaines aux thermes de Vallfogona de Riucorb. Ses dirigeants actuels ignorent ces faits. « Nous attendions l'ordre d'entrer en France », se souvient Andugar, « avec de faux papiers, car on nous recherchait là-bas. L'opération était menée depuis le Brésil par Georges Bidault, le père de la Résistance française, qui avait lui aussi renoncé à de Gaulle. » Andugar explique que le projet était de traverser la frontière en tant que maçon travaillant pour une entreprise de construction

Le projet d'entrée en France a été avorté. « On nous a annoncé la mort de Bidault (mais il n'est décédé qu'en 1983). Au bout de quelques mois, je suis retourné à Alicante. Et j'ai oublié l'OAS ; c'était fini. » Mais avant cela, Andugar et ses compagnons ont été payé. « Le trésorier de l'OAS – dont il préfère taire le nom – nous a convoqués à Saint-Sébastien pour nous remettre de l'argent. Ils nous ont donné une petite monnaie, environ 2 000 francs chacun. On ignore tout du reste de l'argent de l'OAS ; on nous a dit qu'il avait été placé sur des comptes en Suisse, en attente d'un attentat contre de Gaulle. On nous a également dit qu'il avait été investi dans des entreprises, en Espagne et à l'étranger », révèle l'ancien membre de l'Organisation de l'Armée Secrète.

Il a eu une vie associative très active au sein de l'association des Anciens Combattants UFACRE/FACS et du Comité d'Alicante-Murcie du Souvenir Français, tant que sa santé le lui a permis.
Le Souvenir Français lui avait décerné la médaille de VERMEIL en 2004.

Décédé le 11 novembre 2023.