Jacques Achard
dit "Alpha".
Né le 26 mai 1927 à Tresques. Résistant (Sud-Ouest).
Capitaine de réserve et un ancien administrateur de la France d'outre-mer, dont la carrière se déroula tout entière - sauf un bref séjour à Abidjan - aux côtés de Salan auprès de qui il se liera en Indochine.
Sous-préfet de Collo.
Rejoint Salan à Madrid en décembre 60. Participe au putsch des généraux.
Responsable OAS du secteur d'El Biar.
Selon Jean-Claude Perez, Le 20 novembre 1961, le président d’une section locale de la SFIO algéroise, William Lévy, est tué à Bab-El-Oued, sur ordre d’Achard.
Jacques Achard est un des commanditaires du meurtre de Alfred Locussol, le 3 janvier 1962, à Alençon. L'ordre de tuer à Alençon l'inspecteur principal de l'enregistrement lui avait été donné par un certain " commandant Willy ", membre des " maquis " du général Salan.
Parmi toutes les photographies d'activistes recherchés, Paul Stefani, auteur du crime avec Robert Artaud, reconnu celle de Jacques Achard. Ce dernier aura fourni l'arme du crime
Selon le Monde du 12 janvier 1962, Achard aurait été placé récemment à la tête des groupes d'action de l'O.A.S. en métropole.
Ce rôle était jusqu'à présent dévolu au capitaine Pierre Sergent, qui avait déserté au lendemain du putsch et avait donné une interview dans la banlieue parisienne à la correspondante d'un journal de Stockholm. Il semble que les dirigeants de l'O.A.S. aient voulu " coiffer " Sergent d'un personnage plus au fait de la vie politique.
Celui-ci disposait de relations dans des milieux de la haute administration, de la politique et de l'armée.
Début mars 1962, il est condamné à mort pour pour intelligences avec les dirigeants d'un mouvement insurrectionnel, en raison de sa participation au putsch des généraux avec Salan en Avril 1961.
Il est un des commentaires de la tuerie de Château-Royal, le 15 mars 1962.
Il introduit naïvement auprès de Salan l'homme qui le trahira (l'adjudant Lavanceau). Jean-Claude Perez incrimine Jacques Ferrandi et Achard pour leur imprudence qu'il comparé à une trahison ayant mené à l'arrestation de leur chef. Perez demande à Achard de quitter l'Algérie sous 24 heures sous peine de mort.
Le 2 mai 1962, attentat du port d'Alger. Selon Remu Kauffer, sur le port explose, le 2 mai, une voiture bourrée d'explosifs: soixante deux morts, cent dix blessés graves sont hospitalisés, des centaines préfèrent se soigner dans leurs quartiers. Des décennies plus tard Jacques Achard reconnaît « Cette action, ce sont mes gars qui l'ont montée.»
Le 11 juillet 1962, Achard, qui avait réussi à passer en France, demandait à Jean-Paul Gras, un déserteur du 3e RPM, de préparer pour le 14 juillet un attentat contre le général de Gaulle. Le 12 juillet il reçut des mains d'une femme inconnue deux grenades à la station de métro " Pont-Marie ". Estimant ces armes insuffisantes, Gras n'entreprit rien contre le chef de l'Etat.
Il gagne ensuite la Belgique, puis l'Espagne et le Mexique.
En Novembre 1963, Achard est condamné par contumace à 20 ans de réclusion pour avoir, en compagnie d'autres complices, projeté, au printemps de 1962, d'organiser l'évasion de la Santé de l'ex - lieutenant Degueldre et un attentat contre le président de la République à l'Élysée.
Travaille dans les travaux publics.
Entre en France en 1971.
Perez indique Nous nous sommes revus dix ans plus tard. En 1972. Il rentrait du Mexique. Il avait été opéré d’une tumeur cérébrale. C’était près de Versailles, au cours d’une cérémonie du souvenir, sur la tombe de Roger Degueldre. Il est venu vers moi et m’a embrassé sans un mot. La mort n’était pas éloignée. Il décéda peu de temps après.
Décédé en décembre 1984.
