Pierre Aoustin
Pierre Aoustin est né le 24 août 1937 à Aïn Bessem, en Algérie. Sa famille, y compris ses arrière-grands-parents, grands-parents et parents, y exploitait une ferme viticole qu'ils avaient fondée.
Après ses études secondaires au Collège Notre Dame d'Afrique, Pierre Aoustin, surnommé "Pierrot" par ses amis, s'inscrit à la Faculté de médecine d'Alger, dans la section dentaire.
Dès 1956, il s'engage activement au sein de l'Association des Étudiants d'Alger, défendant l'idée de l'Algérie française. Il participe à diverses manifestations, combats et révoltes, notamment :
- Le 6 février 1956 : il prend part à une manifestation contre Guy Mollet et Georges Catroux.
- Il assiste à l'accueil triomphal de Jacques Soustelle.
- Le 13 mai 1958 : aux côtés de Jean-Jacques Susini et d'un commando de harkis, il participe à la prise du Gouvernement Général.
- Dans la nuit du 23 au 24 janvier 1960 : avec une vingtaine de militants, il s'enferme dans les Facultés d'Alger, participant à la "Semaine des Barricades". Ulcéré par la reddition, il s'engage dans le commando Alcazar, où, sous les ordres de Jean-Louis Blanchy draft, il participe aux opérations menées par le 1er Régiment Étranger de Parachutistes (REP). Il est le seul blessé de ce commando.
Expulsé en septembre 1960 avec d'autres activistes, il s'inscrit à l'École dentaire de Paris. En décembre 1960, la libération des inculpés du Procès des Barricades le conduit à organiser, avec Jean-Marc Mentzer et Dominique Demarquet, le départ de Pierre Lagaillarde vers l'Espagne. Arrêté à la frontière à Béhobie, il les rejoint à Madrid une fois libéré par le Parquet d'Hendaye.
En février 1961, il participe à l'élaboration des statuts et à la constitution de l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS) Madrid, créée par Élisabeth et Pierre Laguaillarde.
Après l'échec du Putsch des Généraux et la dissolution de l'OAS Madrid par le Général Franco, il retourne en France et rejoint l'OAS Métropole. En novembre 1961, il rentre clandestinement en Algérie et intègre le secteur d'Alger commandé par Jacques Achard.
Fin mars 1962, il rejoint le Maquis de l'Ouarsenis, intégrant l'équipe du Lieutenant Prohom et du Sous-Lieutenant Madoui.
Le 1er avril 1962, en début de soirée, encerclé avec une quarantaine de rescapés du Maquis de l'Ouarsenis par une katiba et un peloton de Gendarmerie Mobile (GM), il refuse de se rendre aux gendarmes qu'il qualifie de "gaulleux" et de "fusilleurs de femmes et d'enfants", ainsi qu'aux "barbouzes du sinistre Gits" opérant dans un camp regroupant des GM rouges et l'Armée de Libération Nationale (ALN) entre Duperré et Orléansville.
Ses dernières paroles furent : "Je ne me rends pas, il y a d'autres combats à mener." Il s'éloigne alors, blessé à la mâchoire, et sort du champ de blé où les autres sont faits prisonniers.