Louis Bertolini
Né le 4 juillet 1925 à Alger
Engagé a 18 ans, Louis Bertolini obtiendra le grade de Capitaine. Il fait partie au Maroc du groupement antiterroriste Présence française et il est naturellement acquis à l’Algérie française. Il entrera au SDECE puis au CCI ( le Centre de coordination interarmées, organe central de recherche du renseignement de l'armée française en Algérie) et fera le lien dans les premières années de l'activisme algérois avec l'OAS, sous le pseudonyme de Capitaine Benoît. Il en deviendra une taupe au service des partisans de l'Algérie Française.
Le SDECE fit parvenir à l'ORO, Organisation Renseignements-Operations de l'OAS, de nombreuses fiches relatives à des personnalités FLN, gaullistes, communistes. Les cartes de police, les laissez-passer nécessaires furent en partie dûs à l'aide de ce Service.
Dans le registre des actions concrètes, des actions eurent des liens directs avec le SDECE. L'affaire relative à la mort d'Alfred Fox, tué le 26 septembre 1961 sur ordre de Roger Degueldre par Albert Dovecar est I'une d'elles. Ce citoyen britannique est suspecté d'être un membre du Service britanniqur sous la couverture d'un attaché commercial. Cet homme servait d'agent de liaison entre la DST et l'Intelligence Service.
Proche de Roger Degueldre, il lui présentera de nombreux postulants pour les commandos Delta.
Selon Ali Haroun dans Algérie 1962, la grande dérive, en mars 1962: une dizaine de joueurs de la même équipe de football reconnus comme sympathisants FLN sont enlevés
par Louis Bertolini, membre influent de !'OAS camouflé au sein du Centre de Coordination Interarmées, et froidement abattus.
En Mai 1962 il monte une opération avec Jean-Louis Blanchy draft, afin de faire libérer Roger Degueldre.
Selon Georges Fleury dans Histoire de l'OAS:
Le plan des amis de Degueldre était osé. Il s’agissait d’utiliser l’argent confié à Bertolini pour circonvenir quelques gardiens et gardes mobiles.
L'un d’eux administrerait à Degueldre un produit destiné à lui donner durant quelques heures l’aspect de la mort clinique. Le commando aurait ensuite attaqué le fourgon transportant le corps du lieutenant à l’Institut médico-légal et il aurait été ranimé à l’aide d’un antidote. Mais, après quelques contacts, Bertolini s’est aperçu que l’opération, à cause surtout des relèves trop fréquentes des gardes mobiles de la Santé, était irréalisable. Il a donc décidé d’utiliser l’argent de l'O.A.S. pour financer un attentat contre de Gaulle qui, en cas de réussite, sauverait du même coup
Degueldre.
Vouée à l'échec l'opération se transforme donc en projet d'attentat contre De Gaulle, dite Opération Chamois. L'équipe sera composée de Gabriel Anglade, Marcel Ligier, alias Jean-Pierre Tessier, Castaldy et Slebodia. Tous des membres de commandos Delta ramenés d'Algérie par Bertolini et Blanchy.
Ils sont arrêtés rue du Conservatoire à Paris fin mai 1962, suite à un vaste coup de filet dans les milieux activistes à Marseille et Paris.
Inculpé en juin 1962 de complot contre l'autorité de l'État.
Libéré en 1966 il s'installe à Marseille. Il y accueillera Jean-Jacques Susini en 1967.
Il gère quelques sociétés puis prendra sa retraite.
Il fondera en 1969, l'ADEEP (Association Des Anciens Détenus et Exilés Politiques de l'Algérie Française) dont il restera président jusqu'à son décès le 29 avril 1992.

Sources:
- OAS, Histoire d'une guerre Franco-Française, Remi Kauffer, L'épreuve des Faits, ed. Seuil.